Il est vrai qu’accueillir un élève étranger est une expérience merveilleuse, inoubliable et qu’elle contribue à la promotion de la paix et à une meilleure compréhension entre les peuples. Cependant, il faut aussi savoir que l’expérience est parsemée de défis à relever. Après tout, c’est bel et bien un.e adolescent.e que vous allez recevoir! Et en plus de tous les changements et les remises en questions qui accompagnent normalement cette période de la vie, le.a jeune sera projeté.e dans un nouvel environnement et contraint.e de s’adapter à un autre mode de vie et de pensée.
Que demande-t-on à nos familles d'accueil?
Partager le mode de vie
Les élèves choisissent de passer une année au Canada pour apprendre et vivre la culture et le mode de vie. Les familles doivent donc être disponibles pour partager leurs valeurs et leurs façons de voir le monde au quotidien. L’élève ne sera pas toujours d’accord avec vos perceptions ou vos idées! Il ne faut pas s’en offusquer, mais en profiter pour apprendre vous aussi sur les différences culturelles.
Fournir gîte et nourriture dans un environnement sécuritaire
La famille d’accueil doit fournir un gîte sécuritaire et salubre, ainsi que la nourriture quotidienne. Cependant, elle ne doit pas servir uniquement d’auberge : le participant accueilli doit sentir qu’il fait partie de la famille, avec les mêmes droits et responsabilités que les autres enfants de la famille de même âge et de même sexe.
Soutenir et conseiller
En plus d’offrir de quoi manger et se loger, la famille d’accueil devient le premier point de repère du participant et
– Offre de l’encadrement et une disponibilité raisonnable;
– Communique les règles de la maison au jeune;
– Aide le jeune à apprendre la langue en lui parlant toujours en français;
– Soutient l’élève dans son intégration à l’école et dans la communauté et établit un lien significatif et harmonieux avec lui;
– Collabore avec AFS pour faire respecter ses normes et standards et notamment à favoriser un contact mensuel avec le conseiller AFS;
– Participe aux activités obligatoires d’AFS (orientation d’arrivée, d’automne, de mi-année et de fin d’année).
Responsabilités financières
La famille d’accueil est financièrement responsable de :
– Le gîte et le couvert
– Les « multiples petites choses » qui agrémentent la vie familiale (fête d’anniversaire, repas spéciaux, souvenirs, etc.)
– Les sorties familiales (promenades, voyages, vacances, spectacles) : repas, frais de déplacement et de loisirs dans des limites raisonnables (dans le cas de voyages entraînant d’importantes dépenses, la participation financière de l’élève peut être demandée)
– Les dîners à l’école (la famille peut payer le repas ou demander au jeune d’en apporter un, selon les habitudes familiales).
AFS Interculture Canada rembourse uniquement les frais d’inscription scolaire obligatoires, les coûts des manuels scolaires non remboursés à la fin de l’année par l’école, et les frais de transport scolaire (un aller-retour quotidien) obligatoires. Il est important de conserver tous les reçus des frais énumérés ci-dessus, car nous ne pourrons procéder au remboursement sans les preuves de paiement originales.
Responsabilités et rôle de l'élève AFS
Voici la responsabilité qu’on donne aux élèves dans leur guide « Welcome to Canada »:
Ta responsabilité : « Par le biais d’échanges internationaux, le réseau AFS veut promouvoir une plus grande compréhension entre les peuples et ainsi contribuer à la paix mondiale. » Telle est la raison d’être d’AFS. Telle devra être une de tes principales motivations cette année. Ton année d’immersion dans un autre pays et une autre culture n’est pas seulement une expérience enrichissante pour toi, mais aussi une contribution importante à la compréhension entre les peuples. Alors, n’oublie pas ce grand défi auquel participe tout élève AFS!
Plus concrètement un participant AFS doit:
– Aller à l’école de façon assidue;
– S’efforcer d’assurer son intégration;
– Respecter les consignes, les règles de sa famille d’accueil, et les règles AFS;
– S’efforcer d’apprendre la langue de la communauté d’accueil;
– Communiquer avec sa famille d’accueil;
– Maintenir un contact mensuel avec son conseiller;
– Informer en tout temps AFS des absences de sa famille d’accueil (voyage);
– S’abstenir de pratiquer des sports ou des activités à risque sans l’approbation d’AFS et de ses parents naturels;
– Avoir en tout temps la carte d’assurance AFS à disposition.
Quel est le rôle du participant?
AFS place ses participants en familles d’accueil puisque d’une part, la famille est le véhicule privilégié de la culture et permet un apprentissage maximal de la langue, des coutumes et des valeurs d’un peuple; et d’autre part, puisque la famille peut offrir son soutien et ses conseils à l’élève qui se retrouve soudainement sans ses repères habituels dans un nouvel environnement.
Mais quel rôle doit prendre l’élève dans sa famille d’accueil ? Étant donné que c’est souvent la première fois qu’ils vivent une telle expérience, les participants AFS ne savent pas quelle place ils doivent occuper et prennent donc un rôle qui leur est familier.
Voici des exemples de rôles que l’élève ne doit pas prendre :
L’élève n’est pas un invité d’honneur
Même si les premiers jours, la famille d’accueil aura tendance à préparer des repas spéciaux, à faire visiter les attraits touristiques et à traiter l’élève aux petits oignons, il n’est pas possible de maintenir ces comportements tout au long d’une année. Cela deviendrait lourd pour vous et serait perçu comme injuste par les autres enfants de la famille.
L’élève n’est pas un ami du quartier
Tout comme il peut être lassant pour la famille d’accueil de traiter l’élève comme un invité, il peut aussi être stressant pour l’élève de sentir qu’il doit toujours être le plus obéissant et poli des visiteurs pour ne pas offusquer ses hôtes. Quoique les jeunes en échange aient moins tendance à contredire leurs parents d’accueil que leurs parents naturels, ils ne peuvent être tenus à une bienséance parfaite tout au long de l’année.
L’élève n’est pas un client ayant payé une chambre d’hôtel
Certains élèves ont l’impression que les frais qu’ils ont déboursés pour participer à un échange international incluent simplement le logement et la nourriture, et puisqu’ils se voient comme des clients ayant payé pour ces services, ils ne croient pas nécessaire de participer activement à la vie familiale. Ce genre d’attitude va à l’encontre de la mission première d’AFS ; celle de favoriser les échanges entre les peuples, d’autant plus que la famille d’accueil étant bénévole, elle assume les coûts reliés à l’hébergement du jeune pendant toute une année.
L’élève n’est pas un employé
Il est normal qu’on demande au participant AFS de faire sa part des tâches ménagères et de s’occuper des enfants de temps à autre, au même titre que les autres membres de la famille. Cependant, il ne faut pas que l’élève sente qu’il doit travailler plus que les autres pour justifier sa présence.
Alors, l’élève est-il un membre de la famille ?
Oui, le jeune que vous accueillez devrait devenir un membre de la famille à part entière, c’est- à-dire partager avec vous les joies et les peines, respecter les règles et participer aux tâches quotidiennes. Comme vos propres enfants, l’élève apprendra avec vous, il cherchera à vous parler de lui, de ses activités à l’école, de ses amis, mais aussi de son pays et de sa culture. AFS encourage les participants à exprimer à leur famille d’accueil leurs besoins, leurs souhaits, leurs peurs, leurs doutes et même leurs insatisfactions, sans toutefois oublier d’exprimer leur gratitude.
N’oubliez pas que… L’élève que vous accueillerez est aussi un adolescent!
Même s’il fait de son mieux pour s’adapter et n’a que de bonnes intentions, il fera sûrement des erreurs et agira parfois de façon incompréhensible pour vous.
Étant déraciné de son environnement, il n’aura plus ses points de repère et ses sources d’affection habituelles. Votre jeune se sentira moins habile socialement et intellectuellement, ce qui pourrait le rendre plus instable émotionnellement. C’est normal. Le but d’une telle expérience d’échange est d’apprendre et d’évoluer. S’il savait déjà comment se comporter dans toutes les situations rencontrées, il n’y aurait pas d’apprentissage. Il faut donc être indulgent, surtout lors des premiers mois!
Ce n’est pas parce qu’on a répété quelque chose une ou deux fois qu’il faut prendre pour acquis que l’élève a bien compris ou assimilé l’information. Rappelez-vous qu’il doit apprendre à la fois une nouvelle langue et une nouvelle culture. Donc, si l’élève ne semble pas suivre les instructions que vous lui avez données, asseyez-vous avec lui et définissez un cadre clair en lui demandant de temps à autre de reformuler ce que vous avez dit pour vous assurer qu’il a compris. Vous pourriez être surpris de voir comment il avait interprété l’information qui vous semblait pourtant si évidente !
Responsabilités financières du participant
Les élèves sont financièrement responsables de :
Vêtements
Cosmétiques et effets personnels
Loisirs et sports
Voyages sans la famille d’accueil
Articles scolaires non remboursables (Les fournitures scolaires (stylos, cahiers, calculatrice, dictionnaires, cartables, cadenas, etc.), les livres remboursés à la fin de l’année, les uniformes, les équipements sportifs, le matériel artistique et les instruments de musique, le transport pour aller dîner à la maison , la carte d’identité, si celle-ci n’est pas obligatoire
Les activités parascolaires et optionnelles
Les photographies de fin d’année et les dépenses reliées au bal des finissants.
Argent de poche
L’élève AFS peut s’ouvrir un compte dans une institution financière locale. Il est responsable de la gestion de son budget; les parents d’accueil peuvent occasionnellement lui donner un coup de main, avec discrétion.
Travail à temps partiel
Les élèves AFS ne peuvent pas travailler au Canada, leur visa ne leur permet pas. Cependant, ils peuvent accepter certains travaux rémunérés : garder des enfants, livrer des journaux, tondre la pelouse, déneiger, etc. L’élève ne peut pas occuper un emploi qui exige normalement la possession d’un numéro d’assurance sociale.
Vêtements d’hiver
Pour certains, les vêtements d’hiver ne seront plus utiles après leurs séjours. Dans ce cas, les parents d’accueil pourraient leur en prêter (des amis de la famille sont peut-être prêts à en offrir pour la durée du séjour).
S’ouvrir un compte en banque
Il est parfois plus simple pour un élève d’ouvrir un compte bancaire canadien au lieu de transiger avec la banque de son pays d’origine. Il ne saura probablement pas comment s’y prendre pour ouvrir un compte au Canada. Aidez-le à se renseigner ou rendez-vous à la banque avec lui pour vous assurer que tout est en ordre.
Les cartes bancaires
Parfois, les cartes bancaires provenant d’institutions étrangères ne fonctionnent pas dans tous les institutions ou guichets automatiques du Canada. Assurez-vous que votre élève sait où il peut se rendre pour retirer de l’argent s’il en a besoin.
Situations sociales délicates
Activités à risque
Autorisation des parents naturels – La responsabilité peut parfois sembler lourde quand il s’agit de participer à des activités comportant certains risques (chasse, alpinisme, deltaplane, parachutisme, covoiturage sur de longues distances, plongée sous-marine, bungee, sport de compétition, course autre qu’à pied, avion privé, etc.); une autorisation écrite de ses parents naturels peut être demandée. Un formulaire spécifique est requis, il s’agit d’en faire la demande au bureau AFS.
Invitations à une soirée ou autre activité
Nous suggérons aux élèves de se renseigner autant que possible sur l’activité, y compris l’endroit où elle aura lieu et sur les personnes qui seront présentes. Les parents d’accueil ont la prérogative (agissant à la place des parents naturels) de refuser la permission aux élèves de se rendre à une activité, même si d’autres y vont. Si l’élève pense que ses parents ne sont pas raisonnables, il peut leur demander de parler avec les parents des autres élèves qui y vont ou il peut essayer de trouver les renseignements qui calmeront les craintes des parents d’accueil.
Stupéfiants et abus d’alcool
Stupéfiants – Les élèves AFS peuvent se trouver dans des situations où des jeunes boivent de l’alcool ou prennent des stupéfiants. Si un élève AFS prend des stupéfiants tandis qu’il est au Canada, il sera renvoyé chez lui immédiatement.
Consommation d’alcool – Chaque famille a des habitudes différentes et AFS tentera de respecter les valeurs de chaque famille dans la mesure où cela ne met pas le jeune dans une situation où sa santé et sa sécurité sont en jeu. L’abus d’alcool pourra être sanctionné et même aller jusqu’à un retour dans le pays d’origine si l’abus d’alcool entraîne un non-respect des règles familiales ou des règles imposées par le comité local. Un mineur pris dans un bar ou lieu public en train de boire de l’alcool peut être arrêté par la police et devoir faire face à la justice.
Conduite en état d’ébriété – Même si les élèves ne prennent pas de stupéfiants et ne boivent pas d’alcool, ils peuvent se trouver à une soirée où d’autres le font et se sentir mal à l’aise. Même si le jeune décide de rester à la fête, il peut se rendre compte que la personne qui est censée le raccompagner chez lui a bu, et qu’elle ne devrait donc pas conduire. Les élèves devraient discuter de ces questions avec leurs parents avant de se rendre à des soirées ou autres activités sociales :
Comment devriez-vous réagir si d’autres jeunes vous poussent à boire ou à prendre des drogues ?
Si vous trouvez une soirée déplaisante et que vous vouliez partir plus tôt que prévu, mais que vous ne vouliez pas passer pour un puritain, qu’est-ce que vous pouvez faire ? Quelles excuses pourriez-vous donner ?
Si vous vouliez quitter la soirée plus tôt que prévu, est-ce que vos parents seraient prêts à venir vous chercher ? Pouvez-vous prendre les transports en commun ? Pouvez-vous appeler un taxi ?
Comportement sexuel du participant
Souvent il faudra peut-être clarifier les attitudes. Les valeurs et les croyances que les élèves amènent avec eux sont d’importances égales. Les élèves ne devraient pas faire de compromis avec leurs propres valeurs et croyances.
Les élèves canadiens peuvent avoir des opinions préconçues sur les élèves qui proviennent d’autres cultures — «toutes les filles qui viennent du pays X portent des vêtements trop affriolants» ou «les garçons qui viennent du pays Y passent leur temps à draguer les filles». Les parents d’accueil devraient être prêts à discuter de ces préjugés avec leur jeune et à leur donner des conseils lorsque leur façon de s’habiller ou leur comportement est provocant et/ou ambigu. Par exemple, bien que presque toutes les filles canadiennes portent un soutien-gorge, beaucoup d’Européennes ne le font pas. Des vêtements très ajustés ou des maillots de bain particulièrement révélateurs peuvent être convenables dans quelques communautés, mais pas dans la vôtre. Le fait d’être très maquillée peut vouloir dire différentes choses pour différentes personnes. Puisque les «règles» et les «pratiques» diffèrent d’une communauté à l’autre, il est important d’avertir les élèves des messages qu’ils pourraient être en train de communiquer à travers leurs comportements.
Harcèlement – les élèves peuvent ne pas être certains que quelqu’un exerce sur eux du harcèlement sexuel ou si le comportement de la personne en question est considéré normal, comme étant simplement amical. Les parents d’accueil devraient en discuter ouvertement avec leur jeune, sans porter de jugement, ou bien s’assurer qu’il y a quelqu’un à l’école ou dans la communauté avec qui l’élève peut parler de ce qui le préoccupe. Nous avons informé les participants qu’en situation de doute ou de malaise, ils peuvent communiquer directement avec leur conseiller et/ou un employé AFS et que leurs propos seront traités avec respect et confidentialité.
Communication avec la famille naturelle
Communication entre le jeune et sa famille naturelle ou ses amis – Il est fortement conseillé de limiter les contacts (téléphone, courriel, chat) avec les membres de la culture d’origine du jeune à une fois par semaine. Si les parents d’accueil jugent que la fréquence des appels ou des messages électroniques est exagérée ou qu’ils perturbent l’élève, ils devraient en parler avec lui puis avec le conseiller au besoin pour établir une fréquence raisonnable.
Communication entre la famille d’accueil et la famille naturelle – Les parents d’accueil peuvent occasionnellement correspondre avec la famille naturelle (leur élève servant de traducteur!) : non pas pour leur demander des conseils, mais pour leur parler de leur enfant et s’intéresser à sa famille naturelle. C’est un petit geste qui les rassure et leur fait habituellement plaisir.
Difficultés et changement de famille
Si une difficulté importante persistait à l’école ou dans la famille, l’élève et la famille doivent faire appel à leur conseiller pour aider à clarifier la situation et rétablir une bonne communication. Si, malgré son intervention, la difficulté persiste, le conseiller examine alors avec eux la pertinence d’un changement de famille; c’est lui (et non l’élève) qui finalise la décision avec un responsable du comité local et en informe le bureau AFS. À moins de contre-indications, l’élève est replacé par le comité local dans la même communauté et maintenu dans la même école, si cela est possible. Il est important de savoir que trouver une nouvelle famille d’accueil peut prendre plusieurs semaines.
Explications : Le changement de famille est une solution de dernier recours dans lequel on ne s’engage pas sans raison très importante, ni sans avoir exigé des efforts mutuels d’adaptation. L’expérience interculturelle ne doit cependant pas devenir pour le jeune et sa famille une épreuve d’endurance. Il arrive que les personnes concernées aient des attentes et des besoins différents auxquels la courte durée de l’expérience ne permet pas de répondre de façon satisfaisante: on ne devrait donc pas parler d’échec. Le conseiller doit d’ailleurs aider l’élève et sa famille d’accueil à surmonter toute sensation d’échec ou de culpabilité et les aider à s’adapter à la nouvelle situation. Il arrive même qu’après un changement de famille, les relations deviennent amicales entre l’élève et sa première famille d’accueil.